Alexandre Berriche (Fleet) : “J'essaie de vider ma boîte de réception chaque soir”

Dans cette interview, Alexandre Berriche, CEO de Fleet, partage son expérience entrepreneuriale, ses sources d'inspiration, et les outils qui l'aident à équilibrer ses multiples activités. Il aborde également les entreprises et technologies qui l'impressionnent ainsi que les conseils qui ont marqué sa carrière.

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Alexandre Berriche (Fleet) : “J'essaie de vider ma boîte de réception chaque soir”
Date
22/8/24
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7 min
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Alexandre Berriche, cofondateur et CEO de Fleet, évoque les défis auxquels il a fait face, les outils et stratégies qu'il utilise pour équilibrer ses différentes activités, ainsi que les entreprises et personnalités qui l'inspirent. Avec une entreprise en pleine croissance et rentable, Alexandre nous offre un aperçu de son quotidien et des tendances technologiques qui le captivent. Il revient également sur les conseils qui l'ont marqué et les livres qui l'ont inspiré tout au long de son parcours.

Qu'est-ce qui vous rend le plus fier dans cette expérience ?

Alexandre :
Je suis fier d'avoir créé une entreprise qui, en quelques années, s'est différenciée dans un marché compétitif. Elle génère du chiffre d'affaires, est rentable, possède un véritable business model et continue de se développer. Nous avons construit une technologie solide... Récemment, nous avons fait des publicités dans le métro, et nous sommes désormais présents en Espagne. C'est une entreprise à la fois ambitieuse et saine, équilibrée.

Comment vous organisez-vous pour gérer tous vos sujets ? Avez-vous des habitudes pour être efficace ?

Alexandre :
Pas tant que ça, en réalité. Il y a des jours où je me ménage un peu plus, où je fais du télétravail, par exemple le lundi ou le vendredi, pour entrer dans le week-end et en sortir plus tranquillement. J'ai la chance que mes deux activités se rejoignent et créent pas mal de synergies pour Fleet. L'aspect business angel apporte de la valeur à Fleet. Je considère ces deux activités comme une seule. Bien sûr, j'essaie de ne pas faire 30 appels de business angel par semaine, mais de maintenir un équilibre. J'essaie aussi d'avoir ma boîte de réception vide chaque soir. Je tiens à profiter pleinement de ma vie personnelle. Pour l'instant, je n'ai pas d'enfants, donc il y aura sûrement un rééquilibrage à faire à ce moment-là. Mais je parviens à faire beaucoup de choses en dehors du travail : du sport, voyager...

Utilisez-vous des outils pour vous aider à équilibrer tout cela ?

Alexandre :
J'utilise Superhuman pour mes emails, et en fait, mes emails sont ma to-do list. J'ai mes mails et WhatsApp, c'est tout.

Y a-t-il des entreprises qui vous impressionnent en ce moment, que ce soit par leur vision ou leur exécution, dans l'écosystème tech ?

Alexandre :
Je suis impressionné par Sorare. Leur product-market fit est incroyable, tout comme leur exécution et la simplicité de leur idée. Les partenariats qu'ils concluent sont également fascinants. J'aime bien le foot, et Nicolas (Julia) est encore plus fan. J'imagine quel plaisir cela doit être de faire des partenariats avec des légendes comme Mbappé, Zidane, Pelé... C'est rare. Mais c'est d'autant plus impressionnant qu'ils sont devenus rentables si rapidement, c'est exceptionnel. Et ils ont réussi des levées de fonds et des valorisations en conséquence.

Y a-t-il une personne dans l'univers entrepreneurial que vous auriez pu choisir ou aimeriez avoir comme mentor ?

Alexandre :
Il y en a beaucoup. Par exemple, je lis énormément de livres sur Jeff Bezos, Elon Musk... Il y a énormément de personnalités, ce serait difficile d'en retenir une seule.

Y a-t-il un conseil qu'on vous a donné qui s'est avéré utile dans votre carrière jusqu'ici ?

Alexandre :
Oui, un bon conseil que j'ai reçu assez jeune d'un de mes premiers mentors : on ne se distingue pas dans sa carrière en essayant d'être moyen ou bon partout. Il ne faut pas travailler ses faiblesses pour devenir bon, mais plutôt trouver quelques domaines dans lesquels devenir exceptionnel. Pour faire un parallèle avec le foot, j'étais avec mon associé hier en regardant un match, et il me disait qu'il avait lu dans L'Équipe que Messi avait un bon pied droit, mais qu'il ne l'utilisait presque jamais. 99 % de ses touches de balle sont avec le pied gauche. Mais comme il a un pied gauche exceptionnel, il n'a pas besoin d'utiliser le droit. C'est pareil dans la vie professionnelle : accentue tes forces, base tes premiers emplois sur elles, et distingue-toi grâce à elles.

Pour rester à jour dans la tech, quels médias consultez-vous ?

Alexandre :
Comme je suis business angel, je reçois beaucoup de decks et de rapports, ce qui me nourrit en permanence. Cela me permet de voir ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas, les tendances du moment... C'est un grand canal d'information. Je lis aussi beaucoup de livres. Je reçois la newsletter StrictlyVC et je suis abonné à Sifted.

Y a-t-il un livre qui vous a particulièrement marqué et que vous recommanderiez à tout le monde ?

Alexandre :
C'est difficile de n'en sélectionner qu'un. Cela dépend du sujet. The Hard Thing About Hard Things de Ben Horowitz est excellent sur l'entrepreneuriat, le management et les situations difficiles. Il y a aussi The Power Law de Sebastian Mallaby, un très bon livre sur l'histoire du capital-risque. En stratégie, les livres de Jim Collins, notamment Good to Great, sont excellents. J'aime aussi les récits épiques, comme Shoe Dog de Philip Knight, qui raconte l'histoire de Nike.

Dans l'univers tech ou product, y a-t-il un produit ou une technologie qui vous a marqué récemment ?

Alexandre :
Ces dernières années, j'ai beaucoup aimé Figma et Notion. Ils se sont vendus tout seuls, sans efforts marketing ou commerciaux. Le product-led growth est une tendance forte de ces dernières années. En industrie, je pense que la cybersécurité va être un gros sujet dans les années à venir. Je m'intéresse aussi au Web3. C'est encore immature pour le moment, mais on verra s'il en sort des business models solides et les évolutions que cela entraînera. En ce moment, on parle aussi beaucoup de l'intelligence artificielle générative, qui crée des textes et des images. Là encore, c'est en pleine émergence, on verra ce que cela donnera.

Y a-t-il une personne que vous nous recommanderiez d'inviter, quelqu'un qui aurait des choses intéressantes à partager ?

Alexandre :
Nicolas Julia. Il y a aussi Antoine Freysz, qui a investi au début de Doctolib et de Malt. Je suis assez fasciné par ceux qui répètent le succès : une fois, tu peux te demander s'il y a une part de chance, mais plusieurs licornes, c'est impressionnant.

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