Découvrez Olivier Ramel, CEO & Co-fondateur de Kymono, et son approche unique de l’entrepreneuriat. Il partage sa vision, ses défis, et son organisation rigoureuse, tout en revenant sur l’aventure Kymono, symbole de créativité et de culture design.
Rencontrez Arnaud Delubac, CEO de Greenly, une entreprise dédiée au suivi de l'empreinte carbone. Moments marquants de sa vie et de sa carrière, passions et ses défis, Arnaud évoque l'importance d'accepter l'imperfection et nous raconte son amour pour le design et la rigueur professionnelle. Arnaud discute également de ses efforts pour intégrer le sport dans sa vie chargée, partage des lectures inspirantes et nous offre des conseils sur la persévérance et la conviction personnelle pour ceux qui souhaitent suivre son parcours.
Est-ce qu'il y a un conseil qu'on a donné qui s'est avéré utile dans ta vie ?
Arnaud : Si je remonte très tôt dans la période scolaire, qui n'a pas été un cadeau pour moi, je pense que ce serait vraiment arrête de vouloir la perfection, arrête de toujours vouloir le pixel perfect parce que du coup, tu te fais cartonner derrière. Ça a été un peu l'histoire de ma vie à l'école, c'est que je voulais toujours aller beaucoup trop loin et beaucoup plus loin. Et du coup, je n'avais jamais le temps de finir. Donc, je faisais que 20% d’un devoir.
Maintenant, j'essaye dans mes projets entrepreneuriaux de faire l'inverse et de me dire on accepte l'imperfection, on accepte de sortir un truc moche, qui pas forcément top. Tant pis.
Surtout que j'ai une grosse appétence design. J'adore regarder des design toute la journée de SaaS, de site internet. Bon, c'est un peu bizarre, mais par exemple mon discovery Instagram c'est que des SaaS. J'adore regarder la façon dont on rend quelque chose d'esthétique alors que sur le fond ce sont des chiffres et des dataviz. Donc ça me passionne et je pourrais mettre beaucoup d'énergie là-dedans.
Mais j'essaye de faire un travail sur moi-même et de vraiment me dire bon, allez, c'est bon le design, on verra ça plus tard dans une V4, V5, V8. Mais là, concentre-toi sur le fonctionnel et j'essaie de vraiment me respecter et d'être rigoureux là-dessus pour ne pas perdre de temps sur des choses trop futiles. Mais ça peut descendre très loin. Ça peut être un poste de réseau social, ça peut être une couverture de livre blanc. Ça peut être n'importe quoi. Vraiment, j'ai besoin d'avoir un total contrôle sur tous les aspects visuels et de ce que les gens voient de Greenly.
Hier je me suis connecté à Instagram. J'ai vu que la photo était un peu pixelisée, mais légèrement. Mais ça m'a vraiment frustré. Moi, j'ai fait du coup 1h de plus où j'ai repris le compte. J'ai supprimé la photo, je l'ai repostée et je me suis dit, il faut qu'on soit hyper exigeants à tous les niveaux. Et en fait, c'est un peu l'histoire du diable qui se cache dans les détails. Mais plus on est rigoureux sur chaque détail, plus les gens font attention et se disent la prochaine fois que je dois faire telle action, je vais faire doublement attention à tel détail.
Donc en fait, je pense qu’il faut trouver le juste milieu. Faut pas devenir complètement fou non plus, mais il faut un peu montrer et imposer cette rigueur-là, parce que du coup, dès que les gens font des choses, ils y accordent beaucoup plus d'attention. Mais c'est un mix qui n'est pas simple, qui est entre la rapidité d'exécution, le sens du détail et le côté pointilleux. Ça ne fait souvent pas bon ménage. Il faut juste réussir à se faire violence et à mettre le curseur au bon endroit.
Est-ce qu'il y a une musique en ce moment que tu pourrais écouter en boucle ?
Arnaud : Si je prends celui que j'écoute pas mal en ce moment… Mauvais ordre de Lomepal, sur son dernier album. Et si je fais un peu le puriste… Where you been de Kraak & Smaak sur Soundcloud. C’est un peu electro house, mais très sympa.
Tu peux nous dire quelque chose sur toi que les gens seraient surpris d'apprendre ?
Arnaud : Qu'est-ce que je peux dire de bien ? J'ai sauvé la vie d'une personne, j'ai sauvé quelqu'un de la noyade. Une fois, une personne était en train de se noyer dans la Seine à côté de Mantes la Jolie où mes grands-parents avaient une maison. C'est une maison de famille depuis de longues années. Et donc j'ai entendu des cris quand j'étais dans le jardin du Crous, des cris assez étouffés. Et juste avant de rentrer dans la maison, je me suis dit que j’allais quand même jeter un coup d'œil parce que ça me semblait suspicieux.
Et effectivement, en arrivant sur le ponton d'un voisin, il y avait une personne qui avait réussi à ressortir la tête devant moi, qui était assez loin du bord. Et je vois une tête qui redisparaît et c'est très perturbant. C'était même très traumatisant. Parce qu'il y a vraiment eu cette personne qui a donné son dernier souffle, qui est ressortie à la surface puis qui a redisparu.
Et à ce moment-là, j'ai plongé directement et je me suis qu’évidemment, je n’allais pas laisser quelqu'un se noyer, surtout devant mes yeux, et j'essaie d'aller le plus vite possible. Je ne suis pas un grand nageur, loin de là, j'ai donné tout ce que je pouvais pour y arriver et je suis allé chercher la personne au fond. J'avais moi-même pas du tout de compétences d’apnée et j'ai réussi à saisir la personne, enfin, c'est plutôt elle qui s’est agrippée à moi et en fait justement c'est quelque chose que je ne savais pas et que j'ai appris grâce aux pompiers.
Dans ces cas-là, il faut assommer la personne. Il faut lui mettre une très très grosse gifle sur la tempe et comme ça la personne n'est plus en danger pour toi. Et là, c'est vrai que ça aurait pu devenir très dangereux. Heureusement, la personne était une femme qui était très légère, qui devait faire un 45 ou 50 kilos. Si ça avait été un homme de mon poids ou qui était plus lourd, là, j'aurais pu couler avec la personne et encore plus si la personne en fait est en mode survie et t'empêche toi-même de faire des mouvements en t’attrapant comme elle peut. Dans ce cas-là, tu deviens une pierre et tu coules parce que tu ne peux pas te remonter.
Heureusement, là, ça n’a pas mal tourné. Si la personne te saisit les bras, ce qui n'a pas été le cas, elle peut te couler et donc la recommandation dans ces cas-là, c'est d'assommer la personne en tapant le plus fort possible dans la tempe. Et j'ai réussi à la remonter, à la sauver. J'ai appris après que c'était une tentative de suicide, donc j'espère que la personne qui vit quelques maisons plus loin, n'a pas récidivé et ne récidivera pas. Mais c'est vrai que ça a été un peu bouleversant et traumatisant. Mais j'étais content d'avoir pu lui sauver la vie et j'espère qu'elle retrouvera ce goût de la vie.
Est-ce qu'il y a une habitude que tu essaies de prendre ou au contraire d'arrêter en ce moment ?
Arnaud : J'essaie de me caler des heures pour faire du sport. C'est le truc qui me chagrine le plus parce qu'au bout d'un moment, quand tu fais que du travail à base de 9h à minuit un peu tous les jours, tu ne déconnectes jamais, week-end compris. Ça prend le pas sur tes nuits aussi.
Je me retrouve de plus en plus en réunion la nuit ou à me projeter sur des productions, sur des réunions, sur des discussions, sur tout et n'importe quoi. Et du coup, j'essaie vraiment là de me dire ce n’est pas normal et il faut refaire du sport, parce que ça vide bien la tête, ça met l'énergie à un autre endroit.
Et du coup, j'aimerais bien faire soit un semi-marathon, soit un marathon. Semi, j'ai déjà fait, un marathon, c'est une autre histoire. Mais pour ça, il faut s'entraîner et ça, je n'ai pas réussi encore.
Est-ce que tu peux nous recommander un bouquin qui t'a particulièrement marqué ?
Arnaud : Je viens d'en commander un que je n'ai pas encore lu, L'Alchimiste de Paulo Coelho. Ça, ça m'a beaucoup marqué. Et c'est un cadeau d'une conseillère à Matignon qui m'a dit en partant « je te demande qu'une chose, c'est de lire ce livre ». Elle m’avait signé un mot très gentil sur le rôle de la politique, sur la vocation que c’était, un message qui donnait vraiment une position très positive de tout ça.
Et sinon, j’aime beaucoup Système 1 / Système 2, les deux vitesses de la pensée de Daniel Kahneman, un prix Nobel de sciences comportementales. C'est un énorme best-seller international.
Il y a aussi Nudge, la méthode douce pour inspirer la bonne décision de Richard Thaler et de Cass Sunstein, prix Nobel d'économie et le livre est complètement dingue. C’est là que tu te rends compte vraiment que dans la vie de tous les jours, on se fait matrixer, parfois dans le bon sens, parfois dans le mauvais sens. Les réseaux sociaux sont la parfaite illustration du mauvais sens sur le fait d'attirer les gens pour qu’ils passent un maximum de temps sur l'écran.
Mais il y a aussi des nudge positifs qui te font prendre conscience de ta consommation d'eau, de la lumière que tu n’as pas éteinte, du don d'organes pour faciliter le don d'organes ou le don du sang. Il y a plein de trucs qui sont intéressants et sur lesquels tu te dis en fait, en changeant un tout petit truc, en changeant un tout petit détail, tu peux faciliter un passage à l'action. Et je pense que sur tous les sujets environnementaux, il y aurait de quoi s'en inspirer.
Si tu devais donner un conseil à quelqu'un qui voudrait avoir le même parcours que toi, ce serait lequel ?
Arnaud : Je ne sais pas si je peux donner des conseils aux gens, mais je dirais… Ce serait très basique, mais d'être super persévérant et de croire en ce qu'on fait et ne pas avoir besoin de l'appui de quelqu'un pour savoir si c'est une bonne ou une mauvaise idée. Je me suis toujours dit la meilleure réponse ce sera la réussite ou l'échec.
Donc, quand j'ai lancé un compte Twitter en me disant que je voulais rentrer dans le top 30 des personnes les plus influentes en France, ce que j’étais à la fin parce que j'étais 28ᵉ, ce projet-là, il y a que moi qui le vivait dans ma tête, les autres ils se disaient « tu mets ton énergie sur des choses très futiles. Tu tweetes, ça te prend 4h par jour, après tes cours ou après tes stages ». J'avais recruté des stagiaires. Et les gens ça les faisaient délirer. Ils disaient « t’es même pas payé pour ça, tu ne gagnes même pas d'argent, t'es même pas connu. Quelle est ta motivation ? »
Et en fait la motivation, c'était juste de faire un truc dans lequel je m’éclate et sur lequel je me disais que le succès serait la meilleure des réponses. Et le succès, ça s'est pas matérialisé en richesse ou en popularité direct, mais typiquement, on pouvait en faire un stage à Matignon pour côtoyer des ministres.
Manager aussi, parce que du coup, ça m'a appris à manager quelqu'un qui était en stage. Et voilà, j’avais plein de micro- succès à travers ce compte : pouvoir échanger avec le cofondateur de Twitter notamment. J’ai trouvé mes réussites et récompenses directement dans ces projets-là. Je n'avais pas besoin d'appui. J'y allais juste en me disant je vis mon truc dans ma tête et je le fais intensément. Et si ça marche, tant mieux, et si ça ne marche pas, tant pis. Et tout ce que j'obtiendrai sera en soi une très belle réussite.