Rapha a su transformer le cyclisme en un véritable mode de vie. Grâce à une identité forte, un design soigné et une stratégie omnicanale, la marque a créé une communauté fidèle autour de ses produits. François Convercey, CEO de Rapha, nous livre les secrets de cette réussite, de la naissance de la marque à son évolution, tout en dévoilant comment entretenir cette connexion unique avec ses passionnés.
Depuis son lancement en 2021, Electra s'est rapidement imposée dans le domaine de l'infrastructure de recharge pour véhicules électriques. Fondée par Aurélien de Meaux, l'entreprise a choisi de se concentrer non seulement sur la technologie, mais aussi sur le développement d'une infrastructure industrielle complète. Dans cette interview, le CEO et fondateur de cette aventure ambitieuse nous en partage les défis et les stratégies, tout en évoquant sa vision à long terme et les justifications derrière les choix audacieux d’Electra.
Aurélien, au début de l'aventure Electra en 2021, certaines personnes, y compris des fonds de venture capital, vous ont demandé pourquoi vous comptiez vous occuper de toute la partie industrielle de la mise en place de votre réseau électrique. Qu'est-ce qui vous a poussé à suivre cette voie et à ne pas vous contenter de créer une plateforme à partir des infrastructures existantes ?
Aurélien : D'abord, à titre personnel, c'est un challenge intellectuel qui m'attire. J'ai envie de m'investir dans des sujets industriels. Ensuite, je pense que c'est de cette manière qu'on fait vraiment la différence. La qualité du produit vient de plusieurs facteurs : avoir la bonne machine qui propose la bonne colorimétrie, assurer des livraisons à temps, etc.
Il y a peut-être une phase où, comme les opérateurs mobiles à une époque, vous pourriez devenir juste un fournisseur de services de base. Vous pourriez alors perdre la main sur les services à valeur ajoutée. Comment voyez-vous l'évolution de votre modèle intégré ?
Aurélien : Aujourd'hui, nous maîtrisons les deux aspects, la tech et l'industriel, ce qui nous permet d'intégrer et de contrôler notre offre. À l'avenir, il est possible que de nouveaux horizons s'ouvrent à nous. Cependant, notre vision est à très long terme, car nous opérons dans un secteur d'infrastructure. Nos plans se projettent au moins jusqu'en 2030. Nous avons commencé avec des fonds de venture qui nous ont soutenus à nos débuts, et maintenant nous avons des fonds d'infrastructure, habitués à des investissements à long terme.
Quelle est votre perspective sur la rentabilité ? Est-ce que vous vous attendez à ce qu'Electra soit rentable rapidement ?
Aurélien : Nos horizons de rentabilité sont relativement lointains comparés à d'autres entreprises de SaaS ou de tech qui attendent un retour rapide. Cependant, notre perspective de rentabilité est beaucoup plus certaine. Nous construisons un réseau avec des concessions dans des supermarchés, des hôtels, des restaurants, etc. Il y a peu de suspense sur le fait que demain, il y aura des millions de voitures électriques. Donc, même si cela prend du temps, l'équation économique est très robuste, sans grande incertitude sur la demande.
Quels sont vos indicateurs clés pour mesurer que vous êtes sur la bonne voie ?
Aurélien : Plusieurs indicateurs sont importants pour nous. D'abord, le parc de stations que nous construisons : est-ce que nous avons un réseau qui se développe bien, avec des coûts maîtrisés et à des emplacements stratégiques ? Ensuite, le taux d'utilisation de notre réseau : combien de voitures viennent se recharger chaque jour par point de charge ? C'est un indicateur crucial d'activité et de croissance de la demande. Enfin, nous surveillons nos mesures financières : chiffre d'affaires, marge brute et rentabilité opérationnelle.
Comment conciliez-vous ces indicateurs financiers avec une rentabilité à long terme ?
Aurélien : Nous prévoyons une rentabilité opérationnelle positive à relativement court terme, dans environ trois ans. Toutefois, comme nous investissons beaucoup au départ (Capex important), la période de retour sur investissement prendra plus de temps. Mais cela est typique dans les projets d'infrastructure. Le temps que notre marge opérationnelle couvre l'investissement initial, il faudra être patient.
Vous avez mentionné les défis actuels dans la tech. Quelle est votre vision sur l'investissement à long terme dans ce secteur ?
Aurélien : Le système de venture capital devrait, à mon avis, adopter une perspective un peu plus long termiste. Plutôt que de viser des retours sur trois à cinq ans, il faudrait penser sur une échelle de cinq à dix ans. Construire un business solide en trois ans, c'est une illusion. Les investissements doivent être stables et ancrés, plutôt que de suivre les modes passagères comme la crypto-monnaie. Ce n'est pas un métier facile, car on est souvent pris entre les attentes élevées des investisseurs et les exigences des salariés, mais cela développe beaucoup de résilience.