Rencontrez Jonathan Noble, CEO de Swello, qui revient sur son parcours, ses inspirations et sa vision d’une entreprise innovante. Un échange captivant sur l’équilibre entre passion, impact et réussite.
Clara Armand-Delille est franco-américaine et fondatrice de ThirdEyeMedia, agence de communication pour startups, scaleups et fonds de capital risque. L’agence accompagne ses clients durant les stades essentiels de croissance grâce à des hubs à Lisbonne, en Espagne en Italie et dans le reste de l’Europe ainsi qu’aux USA. Ses client actuels et passés comprennent: Sorare, Celo, Atomico, Wise, EU4UA, EightRoads, 360 Capital, FoodCheri, Juni, Tesselo et plus.
Avec plus de 15 ans d'expérience en communication stratégique dans le digital, Clara dispose d’une compréhension exceptionnelle des médias, et possède un track record en termes de développement de marque pour auprès de startups, fondateurs, et fonds de VC. Elle a vécu et travaillé dans 5 pays différents, dont la France, les UK, les USA, le Portugal, et l’Italie, et parle couramment 6 langues. Elle offre une vision réellement internationale à ses clients, les aidant à asseoir une reconnaissance internationale essentielle en pour la notoriété et croissance d’une marque.
Quelles sont les grandes étapes de votre parcours ?
Je suis Clara Armand-Delille, fondatrice de ThirdEyeMedia. Je suis franco-américaine et cette double nationalité a été une vraie force pour la suite de mon parcours et m’a donné le goût de l’international et des environnements multi-culturels.
J’ai réalisé des études en Sciences-politiques au cours desquelles sont nées ma passion et ma compréhension des médias à travers le monde et les enjeux associés.
Après un peu plus d’un an dans une agence de relations media à Paris, où je me suis très vite occupée des questions internationales pour nos grands comptes, j’ai ensuite rejoint Google et fait partie de la création du département communication et RP pour l’Europe et le moyen Orient, dans un contexte où Google doit faire face en Europe à des problématiques réglementaires et éthique au sujet de la protection des données, du copyright et de la protection de l’enfant en ligne.
J’ai ensuite poursuivi ma carrière chez iZettle puis Accel Partners, toujours à Londres, ce qui m’a donné à la fois une expérience côté startup et côté fonds d’investissement.
Comment est née l’idée de ThirdEyeMedia ?
Après avoir travaillé dans plusieurs pays dont la France, le Royaume-Uni, la Suède, les États-Unis, et l’Italie, j’ai acquis plus de 15 ans d’expérience en communication stratégique et en digital. J'ai décidé de quitter le confort d’un emploi à Londres pour me lancer dans l'entrepreneuriat. Il y a 8 ans, j’ai fondé ThirdEyeMedia, une agence de communication et de relations presse spécialisée dans l’accompagnement des startups et des fonds d’investissement dans le secteur de la Tech. Aujourd’hui, nous opérons à travers plusieurs hubs en Europe et aux États-Unis, aidant des clients tels que Sorare, Celo, Wise, Netflix ou encore Atomico Ventures, et bien d’autres dans leurs campagnes de communication multi-marché.
L'idée de ThirdEyeMedia est née de ma passion pour l’innovation, et la prise de risque entrepreneuriale, ainsi que mon désir de soutenir les startups et les scaleups à des moments cruciaux de leur croissance. J’ai constaté un besoin dans le marché pour une agence capable de comprendre les spécificités du secteur de la Tech et de fournir des services de communication stratégique adaptés c'est-à-dire agiles, multimarchés et multilingues. Cette vision m’a motivée à créer une structure à portée internationale pour accompagner nos clients dans leur développement et leur notoriété à l’échelle mondiale.
Qu’est-ce que ThirdEyeMedia transforme ?
ThirdEyeMedia transforme la manière dont les startups et les fonds d’investissement perçoivent et utilisent les relations presse et la communication stratégique. Nous apportons une offre qui n’existe pas, ou trop peu : la possibilité de déployer des RPs multilingues et multi marchés dès les premiers pas dans les médias, de startups en phase d’amorçage à scale ups établies. L’alternative à ThirdEyeMedia, c'est de sourcer des agences dans chacun des marchés, et par la suite, briefer et coordonner les efforts en relations presse, ce qui est coûteux, et surtout, demande toute une expertise qui n’est pas nécessairement existante en interne chez nos clients.
Nous aidons nos clients à se positionner sur le marché, à gagner en visibilité et à bâtir une marque forte, de manière locale dans chacun de leurs marchés. Nous offrons une approche personnalisée et une expertise internationale qui permettent à nos clients de se démarquer dans un environnement concurrentiel et en constante évolution.
Pourquoi avoir choisi ce secteur ?
J’ai choisi le secteur de la Tech car je me suis toujours sentie extrêmement animée par le côté innovant et disruptif de cette industrie, ainsi que le rythme auquel les choses changent : des catégories d’innovation (Mobile puis Saas et Cloud, suivi de Crypto et NFT, et aujourd’hui l’IA) aux méthodes de travail : emails, ou Slack ou Whatsapp, nous travaillons à la croisée de deux industries qui fonctionnent sur un tempo en temps réel ou presque : la tech et l’industrie des médias.
Par ailleurs, le secteur attire des profils de haut calibre. Travailler avec des entrepreneurs brillants et ambitieux, que ce soit du côté des fondateurs ou des fonds d’investissement pour les aider à gagner en visibilité et à bâtir leur image de marque est pour moi un vrai moteur.
Qu’apportez-vous à votre secteur ?
ThirdEyeMedia apporte une expertise unique en communication stratégique et en relations presse, combinée à une compréhension profonde des tendances, défis et opportunités spécifiques aux startups et aux fonds de capital-risque. Nous offrons une perspective internationale et une approche personnalisée qui permettent à nos clients de bâtir l’image de leur entreprise dans les médias des marchés qui leurs sont stratégiques.
Quelles sont les grandes tendances média selon vous ?
Il faut comprendre qu’aujourd’hui les médias sont saturés par l’information dans un secteur où le nombre de création d’entreprises et de levées de fonds a explosé. Il faut également comprendre que les journalistes sont de moins en moins nombreux dans les bureaux de rédaction et qu’il est donc essentiel de bien comprendre ce qui fait qu’une info est pertinente. D’autre part, les réseaux sociaux ont également changé la manière dont nous consommons l’information, c’est certain.
Quel mindset/vision adopter quand on veut mettre en place ce genre de projet ?
Pour mettre en place ce type de projet, je vois 3 points essentiels qui feront le succès d’une agence de RP :
- Être capable de s'adapter et se démarquer : Le paysage médiatique évolue constamment avec de nouvelles plateformes et technologies, rendant difficile la capture de l'attention dans un environnement saturé d'informations.D’autre part la technologie évolue rapidement et les produits sont souvent complexes, nécessitant une compréhension approfondie et une capacité à traduire ces aspects techniques en messages clairs et accessibles.
- Avoir une capacité de compréhension des problématiques du secteur et des différentes parties prenantes (Fondateurs, VCs, journalistes…)
- Être capable de gérer une agence comme une entreprise à part entière : savoir renouveler son portefeuilles clients, gérer sa propre image et réputation, faire sa promotion, établir des relations pérennes avec ses partenaires sur le long terme…
Quels sont les grands challenges rencontrés par ThirdEyeMedia aujourd’hui ?
Notre challenge aujourd’hui est de bien faire comprendre à nos clients quels sont les enjeux des RP (ce qu’elles sont ce qu’elles ne sont pas - ce n’est pas un outil de promotion de leurs produits) et pourquoi elles sont absolument essentielles et stratégiques dès les débuts de l’entreprise. C’est souvent le budget qui saute en période de crise et pourtant cela devrait être à préserver à tout prix. J'ai d’ailleurs écrit un papier à ce sujet il y a quelque temps.
Quelles ont été les grandes étapes de construction de ThirdEyeMedia ?
Les grandes étapes de construction de ThirdEyeMedia incluent la fondation de l’agence à Lisbonne en début 2016, l’engrangement de gros clients, qui ont quelque part crée un avant et un après (Wise, Eight Roads, 500 Startups, Atomico Ventures), ainsi que le développement de partenariat avec des agences dans les marchés clés où nous opérons : UK, Allemagne, Italie, Espagne, mais aussi USA et Amérique Latine entre autres. Chaque étape a été marquée par des défis et des apprentissages, mais toujours avec une vision claire de notre mission et de nos objectifs.
Quels sont les ingrédients nécessaires pour réussir une transformation dans les médias ?
Je ne parlerai pas de transformation, je dirai plutôt qu’il s’agit d’avoir une bonne compréhension du fonctionnement des médias et de chaque marché. Ce que nous expliquons à nos clients, c’est qu’il faut avoir une stratégie long terme tout au long de la vie de l’entreprise. Plus on se fait connaître tôt dans les médias, plus on les intéressera sur le long terme. La couverture presse appelle la presse, elle opère comme un signe de pertinence préalable.
Il faut savoir commencer à démarcher au bon moment, lorsqu’on a quelque chose à annoncer ce qui permettra par la suite de continuer à faire entre la voix de l’entreprise même lorsque l’on n'a rien à annoncer.
Quels hard/soft skills avez-vous dû apprendre pour arriver là où vous êtes aujourd’hui ?
Parmi les hard skills, il faut bien entendu connaître ses différents marchés et l’univers des médias ainsi que les outils digitaux et analytiques.
Parmi les soft skills: Disposer de bonnes capacités rédactionnelles et un esprit de synthèse, aimer les relations humaines, être résilient, avoir une bonne capacité de travail et de gestion du stress dans des environnements souvent sous pression. Et une dose de créativité et de capacité à résoudre des problèmes en temps réel: information qui fuite, piratage de données, aucune des crises d’une société n'échappe à son agence de presse !
Quelles sont les erreurs que vous voyez le plus fréquemment ?
Les erreurs les plus fréquentes incluent une communication mal ciblée, un manque de compréhension des besoins des médias, et une sous-estimation de l’importance d’une stratégie de communication à long terme.
Ou encore, l'idée selon laquelle les RPs sont une simple extension au marketing. C’est un domaine, ou même un art très différent.
Un conseil contre-intuitif à partager ?
Investissez dans les RP… surtout en temps de crise ! (Et si vous souhaitez en savoir plus sur ce sujet vous pouvez consulter cet article où je vous explique pourquoi !)
Comment le “faire ensemble” se traduit chez ThirdEyeMedia ?
Chez ThirdEyeMedia, le “faire ensemble” se traduit par une culture de collaboration et de partage. Nous encourageons nos équipes à travailler en synergie, à partager leurs idées et à se soutenir mutuellement. Chaque succès est célébré collectivement, et nous valorisons la diversité des perspectives et des compétences.
Par ailleurs, nous opérons comme une extension de l'équipe de chacun de nos clients, nous travaillons de manière collaborative, et presque in-house, nous fédérons souvent les départements et les incitons à partager entre eux, et vers nous, les informations nécessaires pour développer des narratifs pour nos journalistes.
Comment mettez-vous en place votre agilité ?
Nous mettons en place notre agilité en adoptant des méthodes de travail flexibles et en étant toujours prêts à ajuster nos stratégies en fonction des retours et des évolutions du marché. L’agilité est au cœur de notre approche, nous permettant de répondre rapidement aux besoins de nos clients et de saisir les opportunités dès qu’elles se présentent.
Quelle place a l’expérience collaborateur au sein de ThirdEyeMedia ?
ThirdEyeMedia est une agence digital native. Et donc le travail en remote fait partie de notre ADN. La possibilité de travailler d’où nous le souhaitons est quelque chose auquel nous sommes très attachés mais qui ne doit pas empiéter sur la qualité, la réactivité, la cohésion et le bienêtre de l’équipe. Nous avons donc mis en place des processus et des temps d’échange pour s’assurer que tout le monde se sente bien et de cultiver l’esprit d’équipe. Et c’est toujours une grande joie de nous retrouver dans un de nos hubs : Paris, Lisbonne ou Cape Town.
Comment ThirdEyeMedia révèle le potentiel de chacun ?
ThirdEyeMedia révèle le potentiel de chacun en offrant des opportunités de croissance et de développement personnalisé. Nous encourageons l’initiative et la créativité, et nous mettons en place des parcours de carrière qui permettent à chaque collaborateur de se réaliser pleinement en fonction de ses compétences et de ses ambitions.
Nous encourageons également nos agents partenaires à l'international à se surpasser, travaillant avec nous sur des sujets impactant, avec des marques souvent à envergure globale.
Comment déployez-vous votre vision au sein des équipes ?
Nous déployons notre vision au sein des équipes à travers une communication transparente et régulière. Des réunions stratégiques, des sessions de brainstorming collaboratif et des feedbacks constructifs sont essentiels pour aligner tout le monde sur nos objectifs et nos valeurs. Nous veillons à ce que chaque membre de l’équipe et chaque agence partenaire comprenne, partage et puisse contribuer à la mission et la vision que propose TEM.
Racontez-nous votre plus grand moment d’audace/de bluff dans votre parcours professionnel.
Mon plus grand moment d’audace a été de quitter mon emploi stable à Londres pour me lancer seule dans l’entrepreneuriat en fondant ThirdEyeMedia. C’était un pari risqué, mais ma passion pour ce métier, mon esprit d’entrepreneuriat et mon envie d’indépendance m’ont donné le courage de suivre mon intuition. 8 ans après, même si la route a été semée d'embûches, je suis fière de voir où nous en sommes arrivés !
Il y a toujours un revers de la médaille. C’est quoi la face cachée de la transformation des médias ?
La face cachée de la transformation des médias est la pression constante pour innover et rester pertinent. Les attentes sont élevées et les cycles de nouvelles sont rapides, ce qui peut être épuisant pour les professionnels du secteur. Il est crucial de trouver un équilibre entre cette stimulation et sollicitation en continue et la gestion du bien-être personnel et des équipes.
Comment savoir si on doit écouter ses doutes et ses craintes ?
Nous nous appelons ThirdEyeMedia, et ça n’est pas un hasard. Le troisième œil est le centre énergétique de l’intuition, sur lequel je compte beaucoup dans ma vie professionnelle comme personnelle. Les doutes et les craintes sont naturels et plutôt sains, surtout dans l’entrepreneuriat. Il est important de les écouter pour évaluer les risques et prendre des décisions éclairées, mais il ne faut pas les laisser paralyser l’action. Utilisez-les comme des indicateurs pour ajuster votre stratégie, tout en gardant confiance en votre vision et votre capacité à surmonter les défis.
Un tabou dans votre secteur dont vous aimeriez parler ?
Un tabou dans notre secteur est la difficulté de maintenir un équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Lorsque l’on conjugue Tech et communication, autant dire que l’on obtient un cocktail explosif en termes de pression. Les exigences du métier peuvent souvent conduire à des burnouts. Il est crucial de parler ouvertement de cette réalité et de savoir poser des limites dans un secteur où les acteurs n’en ont souvent aucune.
Je pense également qu’avoir plus de femmes dans le secteur de la tech est un enjeu crucial pour apaiser et assainir les pratiques et l’état d’esprit du secteur.
Votre plus grand échec ?
Il y en a tellement ! Perdre un pitch quand on sait que c’est un client de rêve, chercher ses mots sur une estrade avec des centaines de personnes rivées sur vous (et surtout en tant que communicante !) Travailler d’arrach e-pied pour orchestrer une annonce, et la voir tourner en floppe, par exemple, si l'information tombe le jour où un énorme scoop dans le secteur accapare les titres. Il m’est arrivé par exemple de relayer une levée de fond, qui a reçu 2 ou 3 articles seulement, car la veille, un gros hack sur un MAGA a pris d’assaut l’attention des journalistes.
En tant que communicant on ne contrôle pas tout, et surtout pas l’agenda éditorial… La clef du succès dans notre profession, c’est l'agilité, la créativité et la résilience face aux imprévus. C’est ce qui rend le job grisant !